

Gaza: Netanyahu promet de ramener "tous" les otages
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis jeudi de ramener "tous" les otages, "sans exception", encore retenus dans le territoire palestinien dévasté, où la Défense civile de Gaza a rapporté la mort de 73 personnes dans des opérations militaires israéliennes.
Le dirigeant israélien s'exprimait depuis le kibboutz Nir Oz, qui a payé un lourd tribut à l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, à l'origine de la guerre.
Sa visite, la première sur place, intervient avant sa rencontre prévue la semaine prochaine à Washington avec le président américain, Donald Trump, qui presse pour un arrêt des hostilités à Gaza et s'est prévalu d'un accord israélien pour finaliser les termes d'une trêve de 60 jours.
"Je suis profondément engagé avant tout à garantir le retour de tous nos otages, tous, sans exception", a déclaré M. Netanyahu.
Le Hamas a de son côté affirmé étudier des "propositions" pour une trêve. Selon une source palestinienne, celle-ci serait assortie de la libération de la moitié des otages encore vivants, en échange de prisonniers palestiniens.
Sur les 251 personnes enlevées le 7-Octobre sur le sol israélien, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.
La Défense civile de Gaza a pour sa part indiqué à l'AFP qu'une frappe aérienne nocturne sur l'école Moustafa Hafez de Gaza-ville (nord), qui abritait des déplacés, avait fait 15 morts, dont "une majorité d'enfants et de femmes".
Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a affirmé avoir visé un combattant du Hamas "de premier plan" et avoir pris "de nombreuses mesures pour réduire le risque de toucher des civils".
- "Système militarisé" d'aide -
Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile, une organisation de premiers secours, 38 personnes ont également été tuées par des tirs israéliens alors qu'elles attendaient pour recevoir de l'aide humanitaire sur divers sites.
Le mécanisme de distribution de l'aide est dénoncé par la communauté humanitaire internationale depuis sa prise en main, fin mai, par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation soutenue par les Etats-Unis et Israël avec laquelle l'ONU refuse de collaborer.
Amnesty International a fustigé un "système militarisé" à travers lequel "Israël continue d'utiliser la famine des civils comme arme de guerre contre les Palestiniens".
La Défense civile, par la voix de Mahmoud Bassal, a par ailleurs accusé l'armée de l'empêcher d'accéder à plusieurs quartiers de la ville de Gaza, où des dizaines de personnes seraient piégées sous les décombres.
"Nous détruisons systématiquement et en profondeur les infrastructures terroristes, tout en maintenant une emprise stable sur le terrain", a déclaré le porte-parole de l'armée israélienne, Effie Defrin, évoquant des opérations de "haute intensité" dans des quartiers de l'est de Gaza-ville.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël, qui assiège la bande de Gaza, et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations des organisations opérant sur le territoire palestinien.
- "Nos enfants en souffriront" -
En Israël, la classe politique continue de se diviser entre les partisans d'une trêve permettant la libération d'otages et ceux d'une poursuite des combats tant que le Hamas n'est pas anéanti.
"Si nous ne parvenons pas à faire disparaître le Hamas, nos enfants en souffriront!", a estimé dans un entretien à la chaîne 14 le ministre d'extrême droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir.
Des proches d'otages encore retenus à Gaza ont envoyé une lettre à Benjamin Netanyahu l'exhortant à "signer un accord garantissant le retour de tous les otages" et à mettre un terme à la guerre.
Les négociations indirectes pour une trêve et la libération des otages retenus à Gaza ont jusqu'à achoppé principalement sur l'exigence posée par le Hamas d'un cessez-le-feu permanent.
M. Netanyahu a juré mercredi d'éliminer "jusqu'à la racine" le Hamas, réaffirmant le but affiché par Israël d'éradiquer le mouvement palestinien.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.
Plus de 57.130 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles militaires israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.
A.Greco--GdR