Giornale Roma - Lecornu se prépare à une journée décisive, le PS maintient ses exigences

Euronext
AEX 1.21% 951.83
BEL20 1.02% 4971.59
PX1 0.21% 7934.26
ISEQ 0.33% 11630.51
OSEBX -0.74% 1638.62 kr
PSI20 0.69% 8226.37
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 2.29% 3954.85
N150 0.39% 3701.18
Lecornu se prépare à une journée décisive, le PS maintient ses exigences
Lecornu se prépare à une journée décisive, le PS maintient ses exigences / Photo: Martin LELIEVRE - POOL/AFP

Lecornu se prépare à une journée décisive, le PS maintient ses exigences

A la veille d'une déclaration à haut risque devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre Sébastien Lecornu a continué ses tractations lundi soir, le patron du PS Olivier Faure l'appelant toujours à une suspension "complète" de la réforme des retraites, sous peine de censure.

Taille du texte:

Entouré de ministres et de conseillers, le chef du gouvernement a poursuivi ses travaux pour construire deux ouvrages majeurs : ses projets de budgets pour 2026 d'un côté, et sa déclaration de politique générale (DPG).

Lors d'un premier Conseil des ministres mardi matin à l'Elysée (10H00), le gouvernement présentera les projets de budget de l'Etat et de la Sécurité sociale, pour qu'ils soient transmis dans les temps au Parlement.

L'objectif est de garder le déficit en dessous des 5% du PIB, au lieu de 4,7% initialement prévu, un assouplissement qui laisse une marge de 9 milliards d'euros pour éventuellement satisfaire les demandes des oppositions.

"Sur ces bases là, nous allons pouvoir réviser complètement la copie qui va être présentée en Conseil des ministres", a prévenu lundi soir le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, sur France 5.

Mais avant d'en arriver à un débat budgétaire, il faudra que le gouvernement échappe à la censure.

Sébastien Lecornu a demandé à ses ministres de mettre leurs "egos de côté" pour "surpasser la crise politique".

L'heure de vérité sera la déclaration de politique générale, quasi bouclée, que le Premier ministre doit prononcer devant l'Assemblée mardi à partir de 15H00.

 

Lors d'une réunion avec les chefs de parti vendredi, Emmanuel Macron avait esquissé une concession: un décalage dans le temps de "la mesure d'âge" de départ à la retraite (passage progressif à 64 ans), symbole de son deuxième quinquennat.

Un geste insuffisant aux yeux du PS, qui veut à la fois une suspension de la mesure d'âge légal et de l'accélération de la hausse du nombre de trimestres cotisés. Sur ce point, les socialistes vont plus loin que la CFDT.

- "Faire tout" pour éviter la dissolution -

Depuis l'Egypte, où il assiste au sommet sur Gaza, Emmanuel Macron s'est défaussé sur la classe politique de toute responsabilité dans la crise, mettant plutôt en avant son rôle diplomatique.

Il a appelé les forces politiques à "se ressaisir" et à "oeuvrer à la stabilité", au lieu de "faire des paris sur l'instabilité" dans une allusion à ceux qui espèrent une dissolution de l'Assemblée ou une présidentielle anticipée.

Démissionnaire en début de semaine dernière, reconduit vendredi au terme d'une mission éclair auprès des forces politiques, Sébastien Lecornu est sur une corde raide.

Le RN et LFI comptent le censurer dès cette semaine. Tout dépendra donc du PS. D'autant que le RN entend voter la motion des Insoumis.

 

Sébastien Lecornu a présenté dimanche soir tard une équipe composée de nouveaux visages: huit de la société civile et 26 issus de forces politiques, dont 11 du parti présidentiel Renaissance.

Les six ministres de droite ont été écartés du parti Les Républicains (LR) de Bruno Retailleau qui avait donné pour consigne - contestée par les députés - de ne pas entrer dans l'équipe Lecornu 2. Leur sort définitif sera tranché par les instances du parti dans les prochains jours.

Elisabeth Borne, auteure de la réforme des retraites qu'elle a proposée elle-même de suspendre, laisse sa place à l'Education à l'ancien directeur général de l'Enseignement scolaire Edouard Geffray.

Gérald Darmanin, qui était résolument tourné vers 2027, a été renommé garde des Sceaux avant d'annoncer se mettre "en congé" de ses activités partisanes.

"Nous devons tendre la main et faire tout pour éviter que nous allions vers la dissolution de l'Assemblée nationale, qui ajouterait de l'instabilité", a-t-il exhorté lundi.

G.Lombardi--GdR