

Italie: l'Inter Milan attend encore la "Chivu-lution"
Les débuts de Cristian Chivu aux commandes de l'Inter Milan n'ont guère convaincu, si bien que lors du choc de la 3ème journée contre la Juventus samedi (18h00) à Turin, l'ancien défenseur du club nerazzurro joue déjà gros.
Quel que soit son CV, son palmarès et son expérience, tout entraîneur succédant à Simone Inzaghi aurait été dans l'oeil du cyclone.
Difficile de remplacer celui qui a offert à l'Inter, en 2024, le 20e scudetto de son histoire, et qui a conduit son équipe à deux reprises en finale de la Ligue des champions (2023, 2025), avant de partir en Arabie saoudite quelques jours seulement après une retentissante déroute en finale de la C1 contre le Paris SG (5-0).
C'est d'autant plus vrai quand, comme Chivu, l'heureux élu apparaît comme un choix par défaut (l'Inter voulait Cesc Fabregas, mais son club, Côme, s'est opposé à son départ), et n'a que 13 matches de Serie A à son actif, comme entraîneur intérimaire la saison dernière de Parme.
Même s'il a eu la Coupe du monde des clubs en juin pour découvrir ses joueurs et se roder, Chivu est loin toujours d'avoir convaincu les tifosi intéristes, pour la plupart sceptiques lorsqu'il a été nommé.
L'Inter a chuté dès les 8e de finale du Mondial aux Etats-Unis (2-0 contre Fluminense). Depuis, Lautaro Martinez et ses coéquipiers ont certes lancé leur saison en Serie A en dominant le Torino 5 à 0, mais ils sont tombés de haut contre l'Udinese, une semaine plus tard toujours à domicile (2-1).
- "Encore en chantier" -
"Nous sommes encore en chantier, nous devons continuer à travailler et à chercher la bonne motivation pour atteindre ce que pourra nous offrir cette saison", a constaté Chivu.
Depuis, la grande partie de ses titulaires ont rejoint leurs sélections nationales. Pas idéal pour imprimer sa marque avant deux rendez-vous déjà importants, le duel contre la Juve, autre prétendant en titre et co-leader de la Serie A, et le premier match de Ligue des champions le 17 septembre contre l'Ajax à Amsterdam.
Ce que les tifosi, observateurs et autres anciennes gloires de l'Inter reprochent à Chivu, c'est de faire du sous-Inzaghi, dans le style comme dans ses compositions d'équipe.
Contre le Torino pour le premier match de la saison, il a ainsi titularisé dix des onze joueurs qui avaient débuté la finale de Ligue des champions contre le PSG.
Or l'équipe qui a terminé tant bien que mal la saison 2024-25, en échouant à un point de Naples en Serie A, semblait être arrivée en fin de cycle, avec un âge moyen de 29,1 ans, le plus élevé des vingt clubs italiens.
Avec les arrivées des Français Ange-Yoan Bonny (21 ans) et Andy Diouf (22 ans) ou du Croate Petar Sucic (21 ans), la moyenne d'âge a baissé d'un an (28,1), mais ces recrues auront au mieux un rôle de remplaçant.
Chivu, qui faisait partie de l'Inter auteur en 2010 d'un inédit triplé Serie A-Coupe d'Italie-Ligue des champions, a aussi hérité d'un groupe miné par les déceptions et rancoeurs comme l'ont montré les virulentes critiques de ses coéquipiers par Martinez après l'élimination du Mondial des clubs.
"Tout va bien, tout a été clarifié, nous sommes unis", a balayé le capitaine argentin dans France Football.
"L'arrivée d'un nouvel entraîneur, le début d'un autre cycle, ça nous fait du bien, c'est important de changer d'air, d'objectifs, de forces", a-t-il assuré.
Les tifosi ne demandent qu'à le croire.
P.Vincenze--GdR