

Mondial de rugby: sans pleinement rassurer, les Bleues disposent de l'Italie
Le XV de France a fait un grand pas vers la première place de son groupe en battant l'Italie (24-0) pour son premier match du Mondial-2025 samedi à Exeter, dans un match où les Bleues ont longtemps peiné à faire des différences.
Pour s'extraire de la phase de groupes, la France est sur la voie royale après avoir disposé de son adversaire sur le papier le plus dangereux de la poule D grâce à des essais de Grisez (27), Khalfaoui (45) et Escudero (62). Les deux prochains matches, contre le Brésil et l'Afrique du Sud, des équipes bien plus faibles sur le papier, devraient permettre aux Bleues de terminer nettement premières de leur poules pour s'éviter, probablement, de croiser la Nouvelle-Zélande en quarts.
Mais pour la suite de la compétition, les 7.052 spectateurs du Sandy Park d'Exeter, globalement acquis à la cause des Italiennes, ont vu peu de forces et beaucoup de manques des Françaises qui pourraient leur coûter si elles veulent enfin dépasser les demi-finales, leur plafond de verre dans toutes leurs participations.
Ce plafond de verre avait semblé immense lors de l'unique match de préparation des Bleues, contre l'Angleterre, meilleure nation mondiale (défaite 40-6).
"On sait qu'on en a encore sous la pédale. On sait qu'on va pouvoir encore développer des choses, s'améliorer. Mais on a besoin de temps de jeu. On a confiance au groupe quand on voit ce qu'on est capables de faire sur le Tournoi des six nations", a assuré le co-sélectionneur David Ortiz en zone mixte après le match.
Parmi les quelques satisfactions, la mêlée française a été outrageusement dominante, récupérant des ballons même sur introduction italienne, l'ailière Joanna Grisez a gardé ses jambes de feu, la troisième ligne Charlotte Escudero a été infatigable au combat, grattant trois ballons, et l'arrière Morgane Bourgeois est toujours d'une grande précision face aux perches.
Pour le reste, le match a longtemps été frustrant, haché par la maladresse des deux équipes, à l'image du coup d'envoi du match mal réceptionné par l'Italienne Alissa Ranucchi.
- l'éclair de Grisez -
L'en-avant a entraîné une phase de sept minutes de possession française dans les 22 mètres italiens, à l'issue desquelles les Bleues sont ressorties sans aucun point, incapables de mettre de la vitesse dans leur transmission et de mettre à mal la défense acharnée des Italiennes.
Comme lors de nombreux matches cette année, les attaques françaises n'ont pas été assez tranchantes, avec des avants émoussés et des sorties de balles lentes et sans aucune combinaison. Les Bleues ont réussi à contenir les Italiennes dans leur camp, mais c'est aussi en raison des nombreuses fautes de main italiennes, une fois qu'elles parvenaient dans le camp français. Les Italiennes sont entrées pour la première fois dans les 22 mètres bleus après la 50e minute de jeu.
Au terme de la première période, seul l'intervalle trouvé par Joanna Grisez, et sa course de 40 mètres jusque dans l'en-but (27) a apporté de la lumière dans le match.
Les Bleues se sont vite mises à l'abri au retour des vestiaires, avec un essai de la pilier Assia Khalfaoui (45, 17-0) après une bonne séquence bleue, avant que Charlotte Escudero ne passe en force un troisième essai. Les Italiennes ont ensuite réagi en se montrant davantage dangereuses, sans réussir à marquer de points.
"Si on prend les fondamentaux dans lesquels on s'était ciblé des objectifs, on est nettement et clairement là-dedans", a retenu David Ortiz, soulignant notamment la défense française.
Mais l'impression laissée est très loin de celle des Anglaises, vendredi lors du match d'ouverture, et contre qui elles pourraient tomber en demi-finale. Contre, les États-Unis, un adversaire certes un peu plus faible au classement mondial que l'Italie, les coéquipières de la meilleure joueuse de monde en 2024, Ellie Kildunne ont marqué 11 essais et gagné 69-7.
G.Bianchi--GdR