

Basket: Paris-Monaco, deux jeunes loups pour un championnat
Paris et Monaco, les deux nouvelles ambitieuses locomotives du basket-ball français, guidées cette saison par deux anciens grands joueurs désormais jeunes entraîneurs, s’affrontent mardi (20h30) à l’Arena porte de la Chapelle pour le titre de champion de France de basket.
. Sur le terrain: première ou triplé ?
Parisiens et Monégasques ne se quittent plus puisqu'ils ont déjà croisé le fer à huit reprises cette saison, pour un bilan partagé: deux fois en Euroligue (1-1) et en saison régulière d'Elite (1-1), avant les quatre premières manches de cette finale (2-2), réédition de celle de 2024 remportée par l'ASM (3-1).
L'équipe de la capitale, qui menait 2 à 0, a manqué deux premières balles de match en Principauté, la deuxième après avoir perdu leur "lucidité" dimanche (74-80) face au jeu dur déployé par Monaco selon son entraîneur Tiago Splitter.
Elle devra garder la tête froide, laquelle doit bouillir face à la perspective du premier titre de champion de France du club. Il consacrerait une saison exceptionnelle, marquée par le titre en Coupe de France et une présence en quarts de finale de l'Euroligue pour la découverte de la compétition.
La "Roca Team" a elle atteint la finale de la compétition européenne, une performance, mais n'a soulevé aucun trophée cette saison. Pour la sauver, elle doit donc réaliser le triplé en Championnat.
. Dans les coulisses: Rocher de l'Est ou capitale américaine ?
Un tel "three-peat" affermirait le statut de nouvelle force dominante du basket-ball français de l'AS Monaco, après les années Asvel, qui a remporté trois championnats de rang entrecoupés par le Covid (2019 à 2022).
En difficultés financières et sportives, les Villeurbannais sont désormais dépassés par les Monégasques, remontés en première division en 2015, vainqueurs de leur premier titre l'année suivante (Leaders Cup en 2016) et de leur premier championnat en 2023.
Le club de la Principauté a passé un cap depuis la prise de contrôle début 2022 de l'homme d'affaires russo-hongrois Aleksej Fedoricsev, qui l'a doté deux saisons de suite d'un budget record pour le championnat de France (29,3 millions d'euros en 2024-2025).
Le Paris Basketball dispose de moins de moyens (18,8 millions d'euros) mais partage une même ambition, celle de s'implanter durablement au sommet du basket français et en Europe. Lui aussi est un club champignon, mais créé de toutes pièces, en 2018, par les hommes d'affaires américains Eric Schwartz (actionnaire majoritaire) et David Kahn (président).
Le décollage s'est fait attendre, avec une montée en première division en 2021 et un premier titre trois ans plus tard. Mais depuis cette Leaders Cup 2024, qui a coïncidé avec l'emménagement dans l'Arena porte de la Chapelle, les Parisiens sont inarrêtables: ils visent mardi un quatrième trophée en 16 mois (Leaders Cup et Eurocoupe 2024, Coupe et Championnat 2025).
. Sur le banc: champion NBA ou légende d'Euroligue ?
La grande réussite des dirigeants parisiens a été de structurer le club autour d'une identité en dehors (culture urbaine, jeunesse) et sur le parquet, où le jeu tout feu tout flammes des Parisiens attire le public et les résultats depuis deux saisons.
Splitter a poursuivi sur le banc depuis l'été dernier l'oeuvre de Tuomas Iisalo, un choix à mettre au crédit de la direction parisienne: l'ancien intérieur brésilien, champion NBA en 2014 avec San Antonio après sept saisons passées à Vitoria (2003-2010), n'avait jamais dirigé d'équipe.
"Je n'ai pas de boule de cristal: l'été dernier, je voulais juste essayer de faire la meilleure saison possible, faire jouer l'équipe du mieux possible, faire en sorte que tout le monde soit sur la même longueur d'onde" déclarait Splitter vendredi à l'AFP.
Malgré cette première réussie, il a choisi de retrouver la saison prochaine un poste d'adjoint en NBA (à Portland), où l'entraîneur monégasque Vassilis Spanoulis n'a jamais percé.
Le Grec est en revanche une légende en Euroligue (trois titres), qu'il a failli remporter fin mai comme entraîneur dès sa première saison à ce niveau et six mois après son arrivée sur le Rocher en remplacement de Sasa Obradovic.
R.Santoro--GdR