Giornale Roma - Manifestations en Iran: le président appelle à écouter des "revendications légitimes"

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Manifestations en Iran: le président appelle à écouter des "revendications légitimes"
Manifestations en Iran: le président appelle à écouter des "revendications légitimes" / Photo: HANDOUT - FARS NEWS AGENCY/AFP

Manifestations en Iran: le président appelle à écouter des "revendications légitimes"

Le président iranien Massoud Pezeshkian a appelé mardi à écouter "les revendications légitimes" des manifestants, après deux jours de contestation de commerçants à Téhéran contre la vie chère et l'hyperinflation galopante.

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"J'ai demandé au ministre de l'Intérieur d'écouter les revendications légitimes des manifestants en dialoguant avec leurs représentants afin que le gouvernement puisse agir de toutes ses forces pour résoudre les problèmes et agir de manière responsable", a déclaré le dirigeant sur le réseau social X.

Le président du Parlement, Mohammad Bagher Ghalibaf, a lui exhorté députés et responsables politiques à prendre les "mesures nécessaires afin d'accroître le pouvoir d'achat de la population", selon des images diffusées à la télévision.

M. Ghalibaf a par ailleurs mis en garde contre un risque d'instrumentalisation des manifestations pour semer le "chaos et des troubles", alors que l'Iran a accusé ces dernières années des puissances étrangères d'orchestrer des manifestations en Iran.

Lundi, des commerçants ont de nouveau fermé boutique à Téhéran et protesté contre la dégradation de la situation économique, exacerbée par la rapide dépréciation de la monnaie nationale sur fond de sanctions occidentales.

Des manifestations spontanées avaient débuté dimanche dans le plus grand marché pour téléphones portables de la capitale iranienne, avant de s'étendre et gagner en ampleur le lendemain.

Les rassemblements ont eu lieu essentiellement dans le centre de Téhéran, un quartier qui compte de nombreux magasins.

Le reste de la ville n'a pas été touché. Mardi matin, la majorité des boutiques et cafés étaient ouverts comme à l'accoutumée, a constaté l'AFP, le long de l'immense avenue Vali-asr, qui traverse Téhéran du nord au sud sur 18 kilomètres.

La police antiémeute surveillait toutefois les principales places du centre de la ville.

Mercredi, écoles, banques et établissements publics seront fermés à Téhéran et ailleurs dans le pays sur décision des autorités en raison du froid et pour économiser l'énergie, ont indiqué mardi les médias d'Etat, sans faire de lien avec les manifestations.

Les provinces de l'Alborz et de Qom (nord), de Hamedan et du Lorestan (ouest), du Khorasan du Nord (nord-est) et de Yazd (centre) sont aussi concernées.

- Slogans et mécontentement -

Le rial a encore atteint dimanche un plus bas historique face au dollar, selon le taux informel au marché noir, à plus de 1,4 million de rials pour un dollar (contre 820.000 il y a un an) et 1,7 million pour un euro (contre 855.000).

La monnaie iranienne s'est légèrement renforcée lundi.

La dépréciation chronique du rial entraîne hyperinflation et forte volatilité en Iran, où certains prix augmentent fortement du jour au lendemain.

Cette situation paralyse les ventes de certains biens importés, vendeurs comme acheteurs préférant reporter toute transaction en attendant d'y voir plus clair.

"Aucun responsable (politique) ne nous a soutenus ou a cherché à savoir comment le cours du dollar affectait nos vies", déplore un manifestant cité mardi par le journal Etemad.

"Il a fallu manifester notre mécontentement", a ajouté ce vendeur, qui témoigne anonymement.

"De nombreux commerçants ont préféré suspendre leurs transactions pour éviter d'éventuelles pertes", expliquait lundi l'agence Irna, ajoutant que les manifestants avaient "scandé des slogans".

- Inflation et sanctions -

L'Iran souffre depuis des années d'une hyperinflation chronique. En décembre, les prix ont ainsi augmenté en moyenne de 52% sur un an, selon le Centre de statistiques d'Iran, un organisme officiel.

Mais ce chiffre est loin de refléter avec fidélité les hausses observées spécifiquement sur les produits de première nécessité.

L'économie iranienne, déjà fragilisée par des décennies de sanctions occidentales, pâtit également du rétablissement fin septembre par l'ONU des sanctions internationales levées il y a dix ans, liées au programme nucléaire de l'Iran.

Le gouvernement a lui annoncé le remplacement du gouverneur de la Banque centrale par Abdolnasser Hemmati, qui avait déjà occupé ce poste entre 2018 et 2021.

L'ancien ministre de l'Economie et des Finances doit prendre ses fonctions mercredi. Il revient ainsi sur le devant de la scène après avoir été révoqué en mars par le Parlement, déjà à cause de la forte dépréciation du rial.

V.Bellini--GdR