Giornale Roma - Louvre: la police aux trousses des voleurs, la sécurité des musées en cause

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Louvre: la police aux trousses des voleurs, la sécurité des musées en cause
Louvre: la police aux trousses des voleurs, la sécurité des musées en cause / Photo: JULIEN DE ROSA - AFP

Louvre: la police aux trousses des voleurs, la sécurité des musées en cause

La traque est en cours: au lendemain du cambriolage du Louvre, en plein coeur de Paris, la police est aux trousses de quatre malfaiteurs partis avec huit "joyaux de la couronne de France", un vol spectaculaire qui met en cause la sécurité des musées.

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Portant la marque de la criminalité organisée, ce vol de bijoux d'une valeur inestimable en plein jour dans l'un des plus célèbres musées au monde a eu un écho international.

Devant le Louvre, lundi matin, une longue file d'attente s'est formée avant 9H00, a constaté une journaliste de l'AFP.

 

Mais peu avant 10H00, le musée a indiqué qu'il resterait fermé pour la journée. Il ne devrait pas rouvrir avant mercredi, le mardi étant jour de fermeture hebdomadaire.

"Nous sommes très tristes pour le Louvre en raison de la perte de ces bijoux. C'est vraiment gênant que le vol ait eu lieu en plein jour", se désole Adam Cooke, 65 ans, venu de Londres avec son épouse Rachel.

"J'ai été surpris" en apprenant le vol, "je pensais que le musée était mieux sécurisé que ça", raconte Victor Rouillé, 23 ans, venu en visite quelques jours à Paris depuis le sud de la France.

Ce vol par effraction a déclenché une polémique politique et a relancé le débat sur la sécurité des musées français.

Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, va envoyer une instruction à tous les préfets pour qu'ils renforcent, si nécessaire, la sécurité des établissements culturels, a indiqué à la presse son entourage à l'issue d'une réunion de près d'une heure "avec les services de l'Etat" et son homologue de la Culture, Rachida Dati.

Cette dernière a indiqué sur M6 que ses services diligenteraient une enquête administrative, en parallèle des investigations judiciaires, "pour avoir un vrai déroulé" de "ce qui s'est passé", "à la seconde près".

Dans un pré-rapport consulté lundi par l'AFP, la Cour des comptes déplore un "retard dans le déploiement d'équipements destinés à assurer la protection des oeuvres" du musée le plus visité au monde, qui reçoit neuf millions de visiteurs par an.

Pointant du doigt un "retard persistant" dans la mise en place de nouveaux équipements de surveillance, le rapport précise que "60% des salles de l'aile Sully et 75% pour l'aile Richelieu ne sont pas protégées par des dispositifs de vidéo-surveillance".

"Nous avons failli", a estimé le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, lundi matin sur France Inter, puisque des malfaiteurs ont été "capables de mettre un monte-charge" sur la voie publique, "de faire monter des gens en quelques minutes pour récupérer des bijoux inestimables et de donner une image déplorable de la France".

- Huit minutes chrono -

Dimanche aux alentours de 9H30, une nacelle se cale sous un balcon.

Après avoir découpé une vitre à la disqueuse, deux cambrioleurs s'introduisent dans la galerie d'Apollon, commandée par Louis XIV pour exalter sa gloire de Roi-Soleil.

La salle abrite la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne, qui compte environ 800 pièces.

Ils ouvrent deux vitrines à la disqueuse, scène partiellement filmée avec un téléphone portable, sans doute par un visiteur selon une source policière, et diffusée par les chaînes d'information. Visages masqués, ils volent neuf pièces, toutes du XIXe siècle.

Un malfaiteur visible sur les images est vêtu d'un gilet jaune. Or les enquêteurs, qui disposent aussi d'images de vidéosurveillance, ont en leur possession un gilet jaune, récupéré après sa découverte par un "citoyen", selon la procureure de Paris Laure Beccuau.

"Nous retrouverons les œuvres et les auteurs seront traduits en justice", a promis dimanche soir sur X le président Emmanuel Macron.

- "Valeur patrimoniale inestimable" -

La couronne de l'impératrice Eugénie, l'épouse de Napoléon III, est abandonnée dans leur fuite par les malfaiteurs. Son état est "en cours d'examen", selon le ministère de la Culture.

Mais sont emportées huit pièces "d'une valeur patrimoniale inestimable", selon les autorités.

Parmi elles, le diadème d'Eugénie, qui compte près de 2.000 diamants, et le collier de la parure de saphirs de Marie-Amélie, dernière reine de France, et d'Hortense de Beauharnais, mère de Napoléon III.

L'opération dure huit minutes. Elle est le fait de cambrioleurs "chevronnés", a dit M. Nuñez.

 

Ce vol est le premier recensé au Louvre depuis celui en 1998 d'un tableau de Corot jamais retrouvé.

Une soixantaine d'enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne et de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) sont mobilisés.

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C.Ricci--GdR