

Gaza: une nouvelle dépouille d'otage identifiée, le Hamas doit encore restituer 18 corps
Les autorités israéliennes ont annoncé samedi avoir identifié la dépouille de l'otage remis la veille par le Hamas, qui doit encore restituer les restes de 18 Israéliens aux termes de l'accord de cessez-le-feu.
L'armée israélienne a indiqué avoir "informé la famille de l'otage Eliyahu Margalit" du retour de ses restes en Israël.
Agé de 75 ans, Eliyahu Margalit avait été tué au kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2023, jour de l'attaque du mouvement islamiste palestinien ayant déclenché la guerre, et son corps avait été emmené dans Gaza, selon l'armée.
Israël ne fera "pas de compromis" et "n'épargnera aucun effort jusqu'au retour de tous les otages décédés, jusqu'au dernier" d'entre eux, a déclaré le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Le corps d'Eliyahu Margalit avait été remis par le Hamas à l'armée israélienne par l'intermédiaire de la Croix-Rouge.
Aux termes de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre après deux ans d'une guerre ayant dévasté la bande de Gaza, le Hamas devait libérer tous les otages, vivants et morts, qu'il détenait encore, au plus tard le lundi 13 octobre à 09h00 GMT.
Il a libéré dans les temps les 20 derniers otages vivants mais n'a restitué depuis lundi que dix dépouilles sur les 28 qu'il retenait.
- Sous les décombres -
Le Hamas a dit "respecter son engagement envers l'accord de cessez-le-feu" et "continuera à œuvrer pour mener à bien le processus d'échange de prisonniers", a annoncé vendredi Hazem Qasem, porte-parole du mouvement.
Celui-ci a néanmoins souligné que "la question des corps est complexe et nécessite du temps", certains corps ayant "été enterrés dans des tunnels" détruits par l'armée israélienne, "tandis que d'autres restent sous les décombres de bâtiments qu'elle a bombardés".
Pour Israël, le retard dans la remise des dépouilles est une violation du cessez-le-feu.
Le Hamas dénonce de son côté de "nombreuses violations de l'accord", et évoque la mort de 28 personnes tuées par des tirs israéliens depuis le 10 octobre. L'armée israélienne a dit vendredi avoir frappé "plusieurs terroristes" qui s'approchaient de troupes israéliennes dans la zone de Khan Younes (sud).
Pour aider à la recherche des corps, une équipe de 81 membres de l'Afad, l'agence turque de gestion des catastrophes, attend depuis vendredi à la frontière côté égyptien.
"Ils sont prêts à mener des opérations de recherches et de secours dans les ruines", a déclaré vendredi un responsable turc, précisant que cette mission portait sur la recherche de corps de victimes "israéliennes comme palestiniennes".
La Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, a indiqué que depuis l'entrée en vigueur de la trêve "plus de 280 corps de martyrs [avaient] été retrouvés sous les décombres". Les autorités locales estiment qu'environ 10.000 corps y sont toujours ensevelis.
Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a dit avoir ordonné à l'armée de mieux indiquer la "ligne jaune" marquant la limite de son redéploiement aux termes de l'accord de cessez-le-feu.
- Accès restreints -
Les accès à Gaza, tous contrôlés par Israël, restent très restreints.
L'accord du cessez-le-feu prévoit la réouverture du passage crucial de Rafah, entre l'Egypte et le territoire palestinien.
Le responsable de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, est entré vendredi dans la bande de Gaza où il a visité une boulangerie qui a "désormais accès au carburant et à la farine, ce qui lui permet de produire jusqu'à 300.000 pains pita par jour", a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).
Mais alors que l'ONU a déclaré fin août une famine dans plusieurs zones de Gaza, ce que conteste Israël, remédier à la situation "prendra du temps", a estimé vendredi le Programme alimentaire mondial, appelant à l'ouverture de tous les points de passage vers le territoire palestinien pour "l'inonder de nourriture".
Une étape ultérieure du plan visant à la paix prévoit notamment le désarmement du Hamas et l'amnistie ou l'exil de ses combattants et la poursuite du retrait israélien, des points qui restent sujets à discussion.
L'attaque du 7 octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.
L'offensive israélienne menée en représailles a fait 67.967 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.
S.Bruno--GdR