

Canada: verdict prévu dans le procès pour agression sexuelle ayant ébranlé le hockey
Un juge canadien doit rendre son verdict jeudi dans le procès très médiatisé de cinq joueurs professionnels de hockey sur glace, accusés d'avoir agressé sexuellement une femme il y a sept ans.
Alex Formenton, Carter Hart, Dillon Dube, Michael McLeod et Cal Foote, qui ont tous joué pour la NHL (la ligue nord-américaine), ont été jugés pour des événements survenus dans une chambre d'hôtel en juin 2018.
Ils ont plaidé non coupable à l'ouverture du procès en avril à London, dans la province de l'Ontario.
La plaignante, âgée de 20 ans à l'époque et dont l'identité est protégée, a expliqué avoir rencontré les joueurs dans un bar après un gala de la fondation de la fédération Hockey Canada. Elle s'est rendue avec l'un d'entre eux dans sa chambre d'hôtel, où ils ont eu des relations sexuelles consenties.
Mais, à son insu, le joueur a ensuite envoyé un message dans un groupe de discussion, demandant à ses coéquipiers si quelqu'un était intéressé par un "plan à trois".
Les procureurs ont fait valoir que les accusés ont eu des relations sexuelles avec la plaignante sans s'assurer de son consentement.
Les avocats de la défense ont de leur côté soutenu que la femme avait participé de son plein gré et porté plainte pour agression après avoir regretté ses choix.
Le juge Maria Carroccia rendra son verdict à partir de 10H00 heure locale (14H00 GMT).
- Onde de choc -
Une première enquête classée en 2019 a été rouverte après la publication par la presse en 2022 d'informations qui ont provoqué une onde de choc dans tout le pays, révélant que Hockey Canada avait conclu un accord confidentiel de plusieurs millions de dollars avec la plaignante.
La fédération avait été accusée d'avoir tenté d'étouffer l'affaire.
Le procès de huit semaines a été marqué par la définition du consentement qui, au Canada, "doit être donné volontairement et librement, et être concomitant à chaque acte sexuel", a expliqué à l'AFP Melanie Randall, professeur de droit à l'Université Western.
Au coeur de l'affaire se trouvent notamment des vidéos filmées par un joueur, où la plaignante affirme être d'accord avec ce qu'il s'est passé.
Mais filmer une personne après coup "est en fait totalement en contradiction avec la définition du consentement (dans la loi canadienne)", a souligné Melanie Randall.
Certains commentateurs ont rejeté l'idée que cette affaire mette en lumière des problèmes plus larges dans la culture du hockey au Canada, arguant que ce sport reste une force positive pour des centaines de milliers de jeunes Canadiens.
Mais "il serait problématique de dire que ces cinq hommes sont des brebis galeuses et qu'il n'y a rien de systémique ici", a estimé auprès de l'AFP Simon Darnell, professeur à l'université de Toronto.
Que le juge déclare les joueurs coupables ou non, les comportements dans la chambre d'hôtel devraient être abordés, a-t-il plaidé, appelant à redoubler d'efforts pour favoriser une culture sportive qui mette l'accent sur "une forme positive de masculinité".
F.Piras--GdR