

Budget de Trump: nouveau coup de chaud sur les taux d'emprunt américains
Le projet de loi budgétaire de Donald Trump, adopté jeudi par la Chambre des représentants aux Etats-Unis, fait se tendre fortement les taux d'intérêt des emprunts publics américains, signe d'un regain d'inquiétude des investisseurs sur l'ampleur de la dette du pays.
Les rendements de la dette des États-Unis sur trente ans atteignaient vers 11H40 GMT 5,13%, contre 5,09% mercredi soir et 4,97% la veille.
S'il clôture à ce seuil, il s'agirait d'un niveau jamais vu depuis le début de la crise financière en 2007.
Le taux d'intérêt sur dix ans évoluait lui, autour de 4,61%, après avoir flambé la veille de 4,49% à 4,60%, au plus haut depuis février.
"La montagne croissante de la dette américaine provoque des vagues d’inquiétude sur les marchés, avec des signes que les investisseurs hésitent à financer l’administration Trump", résume Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
Le déclencheur de la flambée a été mercredi une émission d'obligations à 20 ans plus faible que prévu, "signalant une possible inquiétude quant à la volonté des investisseurs de prendre en charge la dette du gouvernement", selon les analystes de Briefing.com.
La hausse a repris de plus belle jeudi, après que la Chambre américaine des représentants a adopté jeudi le "mégaprojet" de loi budgétaire voulu par Donald Trump, qui espère concrétiser certaines promesses phares de campagne comme la prolongation de gigantesques crédits d'impôt de son premier mandat.
Problème: "il n'y a pas en face des baisses de dépenses suffisantes pour éviter un gonflement de la dette", explique Christopher Dembik, conseiller en investissement pour Pictet AM.
Le projet de loi budgétaire de Donald Trump pourrait accroître le déficit américain, de l'ordre de 2.000 milliards à 4.000 milliards de dollars sur la prochaine décennie, selon différentes analyses indépendantes.
"Les investisseurs commencent donc à se demander si la dette américaine, qui ne cesse de croître, est vraiment viable", abonde Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.
Début avril, les craintes concernant les droits de douane imposés par M. Trump avaient déjà entraîné une hausse des taux, plombés par un désamour des investisseurs envers les actifs en provenance des Etats-Unis.
Cet épisode intervient quelques jours après la rétrogradation de la note de la dette des États-Unis par l'agence Moody's.
C.Gatti--GdR