

Stade de France: GL Events annonce être "attributaire" de la concession pour 30 ans
Le Stade de France va changer de mains. Après 30 années de gestion par les groupes de BTP Vinci et Bouygues, l'enceinte sera désormais gérée par le groupe d’événementiel GL Events qui a annoncé lundi avoir été désigné "attributaire" par l'Etat.
Deux ans après le lancement de la procédure d'appel d'offres, le groupe GL Events a donc remporté la concession et organisera matches et concerts pour les trente prochaines années dans ce stade, symbole de la Coupe du monde de foot 1998, situé à Saint-Denis, au nord de Paris.
"GL events a été désigné +Attributaire+ du contrat de concession d’exploitation du Stade de France pour une durée de 30 ans par l’Etat", a annoncé lundi soir le groupe dans un communiqué, soucieux de rendre public l'information alors que l'affaire a trainé en longueur. L'attribution définitive devait en effet initialement être annoncé en janvier.
Formellement, il reste encore à signer le contrat de concession sur lequel plusieurs paires d'yeux de juristes se penchent. Le précédent contrat, signé à la va-vite pendant les deux tours de l'élection présidentielle de 1995, avait coûté cher à l'Etat entre les contentieux juridiques et diverses compensations.
- "Equipes prêtes" -
Joints par l'AFP, Bercy et le ministère des Sports n'ont pas confirmé lundi soir. La décision a été notifiée par courrier de l'Etat, selon une source proche du dossier.
"Les équipes GL events qui organisent et accueillent des évènements internationaux sportifs et culturels de grande envergure seront prêtes pour les premiers concerts du mois d'août 2025 au Stade de France", a assuré le groupe d'évènementiel dirigé par Olivier Ginon.
Le groupe basé à Lyon trépigne alors qu'il y a une saison de concerts et de matches à organiser. Deux concerts du groupe AC/DC sont au programme début août, le premier le 9 alors que le nouveau concessionnaire entrera dans les murs le 5.
Le consortium actuel, écarté mi-décembre au profit de GL, avait formé des recours administratifs pour contester la procédure. Ses recours devant le tribunal administratif de Montreuil puis devant le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative du pays, avaient été rejetés. Les deux juridictions avaient conclu qu'il n'y avait pas eu d'inégalité de traitement entre les deux candidats.
- Discussions avec foot et rugby -
Entré en négociations exclusives avec l'Etat mi-décembre, GL Events a discuté avec les fédérations françaises de football et de rugby en vue de l'organisation des matches des équipes de France à Saint-Denis. Les discussions étaient plus avancées avec le rugby qu'avec le foot, avaient rapporté ces dernières semaines à l'AFP plusieurs sources proches des négociations. La FFF s'est elle-même impatientée alors qu'elle devait donner des indications de stades à la Fédération internationale (Fifa).
Tout aura donc traîné dans cette affaire qui occupait déjà Edouard Philippe en 2018. L'idée de vendre le Stade de France, théâtre du sacre des Bleus 20 ans plus tôt, avait alors germé.
"Personne ne veut l'acheter", confiait à l'AFP une source proche de l'Etat en mars 2023 au moment du lancement de deux procédures en parallèle, une pour la vente et une pour la concession. De fait, seul le PSG a été un éphémère candidat à l'achat, en plein conflit avec la mairie de Paris sur le Parc des Princes, dans une candidature à laquelle personne n'avait jamais vraiment cru.
Dans un rapport dédié aux JO début 2023, la Cour des comptes s'était émue d'un retard accumulé. Elle jugeait que "le calendrier est le plus défavorable pour l'Etat qui, comme en 1995, va se retrouver sous la pression tant des candidats que des fédérations sportives".
Le Stade de France a aussi accueilli les épreuves d'athlétisme pour les JO de Paris en 2024. Il avait aussi été le théâtre d'un fiasco organisationnel fin mai 2022 lors de la finale de la Ligue des champions de football entre Liverpool et le Real Madrid.
C.Gatti--GdR