

Le Hamas fait état de discussions directes avec les Etats-Unis
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé dimanche avoir tenu des négociations directes avec les Etats-Unis ces derniers jours à Doha, en faisant état de "progrès" en vue d'une trêve à Gaza.
Cette annonce intervient alors que les négociations indirectes entre le Hamas et Israël en vue d'un accord pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza et libérer les otages israéliens retenus dans le territoire palestinien sont au point mort.
Elle a été faite avant une visite au Moyen-Orient du président américain Donald Trump, qui doit se rendre en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis du 13 au 16 mai.
La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre 2023 contre le sud d'Israël, limitrophe de la bande de Gaza où le mouvement palestinien a pris le pouvoir en 2007.
"Des pourparlers directs ont eu lieu à Doha entre la direction du Hamas et les Etats-Unis concernant un cessez-le-feu, un échange de prisonniers (otages israéliens contre prisonniers palestiniens) et l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza", a dit un responsable du Hamas sous le couvert de l'anonymat. Les "discussions sont toujours en cours", selon lui.
Un deuxième responsable du Hamas a affirmé que "des progrès ont été réalisés (...) sur l'entrée de l'aide à Gaza, sur un échange de prisonniers, en particulier concernant (l'otage israélo-américain) Edan Alexander, et sur le cessez-le-feu".
Début mars, les Etats-Unis ont confirmé des contacts directs sans précédent avec le Hamas, après consultation avec Israël. Le média américain Axios avait alors indiqué que l'envoyé spécial américain pour les otages, Adam Boehler, avait eu des entretiens directs à Doha.
- 12 Palestiniens tués à Gaza -
Après une trêve de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive à Gaza avec l'objectif déclaré d'en finir avec le Hamas et de le contraindre à libérer les otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.
Son armée interdit depuis le 2 mars l'entrée de l'aide humanitaire dans Gaza, où elle assiège les quelque 2,4 millions d'habitants confrontés à une situation humanitaire catastrophique.
Un cessez-le-feu entre le 19 janvier et le 17 mars avait permis de sortir de Gaza 33 otages israéliens - dont 8 morts - en échange de la libération de quelque 1.800 prisonniers palestiniens.
Le Hamas réclame un "accord complet" qui mette fin à la guerre. Israël, qui a annoncé un plan de "conquête" de Gaza, exige le retour de tous les otages et une démilitarisation du territoire.
Dimanche, la Défense civile à Gaza a fait état de 12 morts, dont des enfants, dans des frappes aériennes israéliennes, la plupart à Khan Younès (sud). Des avions de combat ont notamment pris pour cible trois tentes abritant des dizaines de déplacés.
Des images tournées par l'AFP montrent des secouristes, dans l'obscurité, évacuant par ambulance des corps, l'un dans un sac en plastique blanc l'autre dans une couverture, ainsi qu'un bébé blessé.
L'armée israélienne n'a pas commenté les frappes, mais a déclaré que ses forces aériennes avaient frappé "plus de 50 cibles terroristes à Gaza" depuis samedi.
- "Mesures unilatérales" -
L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Sur les 251 personnes enlevées en Israël ce jour-là, 58 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.829 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Au sujet de l'aide humanitaire à Gaza, le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a affirmé que son pays soutenait "pleinement" l'initiative américaine d'une distribution prochaine de l'aide, qui ne prévoit pas de participation israélienne directe. Il a de nouveau accusé le Hamas de "voler" l'aide.
Depuis des semaines, des responsables de l'ONU et d'ONG multiplient les avertissements sur la pénurie de nourriture, de médicaments et de carburant à Gaza.
Par ailleurs, M. Saar a averti qu'une reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien conduirait Israël à prendre des "mesures unilatérales".
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est hostile à l'établissement d'un Etat palestinien, une solution défendue par de nombreux membres de la communauté internationale en vue d'un règlement du conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies.
L.Moretti--GdR