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L'Inde et le Pakistan se bombardent mutuellement, 11 morts
L'Inde et le Pakistan se bombardent mutuellement, 11 morts / Photo: Murtaz Ali - AFP

L'Inde et le Pakistan se bombardent mutuellement, 11 morts

L'Inde et le Pakistan se sont mutuellement bombardés dans la nuit de mardi à mercredi, faisant huit morts côté pakistanais et trois côté indien, franchissant un nouveau palier dans l'escalade entre les deux puissances nucléaires.

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Selon le porte-parole de l'armée pakistanaise, le lieutenant-général Ahmed Chaudhry, huit civils dont "une fillette de trois ans" ont été tués dans "24 frappes" indiennes à l'aide de missiles sur "six endroits" au Pakistan.

Il a par ailleurs fait état tôt mercredi de 35 blessés et deux disparus.

Dans la nuit, des journalistes de l'AFP ont entendu d'énormes explosions aux abords de Srinagar, la grande ville du Cachemire administré par l'Inde, non loin du QG de l'armée indienne pour la zone.

L'armée indienne a affirmé que des tirs d'artillerie pakistanais avaient visé son territoire dans les secteurs de Bhimber Gali et Poonch-Rajauri, au Cachemire. "Trois civils innocents ont perdu la vie lors de tirs/bombardements aveugles" pakistanais, a-t-elle indiqué, ajoutant qu'elle y avait répondu "de façon proportionnée".

Cette nouvelle escalade entre les deux voisins, rivaux depuis leur partition dans la douleur en 1947, a été déclenchée par une attaque qui a provoqué un choc en Inde.

- "La riposte a commencé" -

Le 22 avril, des hommes armés ont abattu 26 personnes dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde. Aussitôt après cet attentat, jamais revendiqué, New Delhi a accusé Islamabad. Le Pakistan, lui, dément.

La police indienne assure rechercher au moins deux ressortissants pakistanais parmi les assaillants et leurs complices et assure qu'ils sont liés au LeT, le mouvement jihadiste Lashkar-e-Taiba basé au Pakistan, déjà soupçonné des attaques qui avaient fait 166 morts à Bombay en 2008.

L'un des sites visés dans la nuit par l'armée indienne est la mosquée Subhan, à Bahawalpur, dans le Pendjab pakistanais, liée selon le renseignement indien à des groupes proches du LeT, notamment le Jaish-e-Mohammed (JeM).

Aussitôt, le gouvernement de cette province, où vivent près de la moitié des 240 millions de Pakistanais, a annoncé fermer toutes ses écoles mercredi.

Peu après ces frappes, le Cachemire s'est embrasé, les journalistes de l'AFP dans la zone disputée rapportent des explosions à présent de plus en plus rapprochées.

"La riposte a commencé et si Dieu le veut, elle va s'accentuer (...) il ne faudra pas beaucoup de temps pour régler le problème", a menacé dans un entretien avec l'AFP le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Asif. Le Comité de la sécurité nationale pakistanais, une instance uniquement convoquée pour les situations extrêmes, se réunira dans la matinée.

Environ 200 Pakistanais ont défilé tôt mercredi matin dans la ville méridionale de Hyderabad, brûlant des drapeaux indiens et des portraits du Premier ministre indien Narendra Modi.

"Le monde ne peut pas se permettre une confrontation militaire" entre Inde et Pakistan, a tenté de plaider l'ONU, alors que les deux voisins ne cessent de faire valoir leur "droit à se défendre" depuis deux semaines.

Au milieu de ces annonces, le président américain Donald Trump a dit espérer que les affrontements entre Inde et Pakistan "s'arrêtent très rapidement".

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio s'est entretenu avec ses homologues indien et pakistanais. "Il encourage l'Inde et le Pakistan à rouvrir un canal entre leurs dirigeants pour désamorcer la situation et empêcher une nouvelle escalade", a déclaré Brian Hughes, porte-parole du Conseil national de sécurité.

"Aucune installation militaire pakistanaise n'a été visée", a martelé New Delhi, estimant faire preuve d'une "retenue considérable" pour "éviter toute escalade".

"Nous tenons ainsi notre engagement de faire en sorte que les responsables de cette attaque (du 22 avril) rendent des comptes", a poursuivi le gouvernement ultranationaliste hindou de Narendra Modi.

"Après l'attaque à Pahalgam, le gouvernement indien a encore une fois utilisé l'excuse du terrorisme pour (...) mettre en danger la paix et la sécurité régionales", a accusé la diplomatie pakistanaise. "L'action irresponsable de l'Inde rapproche les deux Etats nucléaires d'un conflit majeur".

Le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a renchéri: "Le Pakistan se réserve le droit absolu de répondre de façon décisive à cette attaque indienne non provoquée -- une réponse résolue est déjà en cours".

- Guerre de l'eau -

New Delhi a menacé de "couper l'eau" qui irrigue le Pakistan en représailles à l'attentat du 22 avril.

Dès le lendemain, l'Inde avait suspendu sa participation à un traité de partage des eaux signé en 1960 avec son voisin.

Depuis une dizaine de nuits, soldats indiens et pakistanais échangent des tirs d'armes légères le long de la frontière qui sépare leurs pays. Sans avoir fait de victimes jusqu'à présent.

Le Pakistan a de son côté procédé à deux tirs d'essai de missiles sol-sol. Celui conduit samedi concernait un engin d'une portée de 450 kilomètres, la distance qui sépare la frontière pakistanaise de la capitale indienne New Delhi.

L'Inde doit précisément mener mercredi des exercices de défense civile visant, selon son ministère de l'Information, à préparer la population à "se protéger en cas d'attaque".

Et New Delhi recevra mercredi le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, qui était lundi à Islamabad pour une médiation.

burs/sbh/roc/lpa

M.Parisi--GdR