

L'incendie dans l'Aude est fixé mais la vigilance reste de mise
L'incendie violent qui a parcouru 630 hectares sur le littoral méditerranéen dans l'Aude a été fixé dimanche après-midi, laissant un paysage de cendres dans son sillage, ont annoncé les pompiers, qui restent "vigilants" en raison du vent violent.
A l'exception de quelques points chauds qui restent sous surveillance, le sinistre a été fixé dans l'après-midi, a déclaré à l'AFP le lieutenant Eric Faller, chargé de communication pour le Service d'incendies et de secours de l'Aude.
A Sigean, où le feu s'est déclaré samedi, un tapis de cendres soulevées par le vent recouvre le sol aux abords de la départementale 6009, a constaté une journaliste de l'AFP. Entre cette route et le massif des Corbières, des terrains entiers sont complètement calcinés.
Parmi eux, celui de Théo Balmigère, 24 ans, qui à la mort de son père a repris l'entreprise familiale d'organisation de fêtes à la ferme, comme ce repas de 80 convives qui a tourné court samedi. "Le feu est arrivé de derrière, il nous a coupés en deux", raconte le jeune propriétaire à l'AFP.
"On a dû abandonner les chèvres, on a laissé les voitures et on est parti en courant, le chemin était coupé par les flammes, c'est allé super vite", ajoute-t-il au lendemain du sinistre, devant les carcasses carbonisées de poules et de deux chèvres, le cabanon détruit, trois véhicules brûlés... A côté de sa mère en pleurs, le jeune homme dit sa "peine de voir tout le travail acharné (de son père) partir en fumée".
L'incendie a démarré à 13h45 à proximité d'une zone d'activité commerciale de Sigean, a précisé auparavant le colonel Christophe Magny, commandant des pompiers de l'Aude. Il a souligné sa "vitesse de propagation élevée" vers un lotissement de plusieurs centaines d'habitations qui ont été sauvées, à l'exception de deux maisons sévèrement endommagées.
"L'incendie poussé par un vent très violent a immédiatement attaqué une ferme avicole et plusieurs exploitations agricoles ainsi que des maisons", a déclaré à l'AFP le maire de Sigean, Michel Jammes.
Attisé par le vent fort, le sinistre a pris de l'ampleur dans une zone de garrigue et de végétation sèche, parcourant 630 hectares en direction de Port-la-Nouvelle et La Palme, deux communes du littoral prisées des vacanciers sur la route de l'Espagne.
Les soldats du feu ont lutté toute la nuit sur les points de redémarrage du sinistre parvenant à le "stabiliser et le contenir dans un périmètre sans habitation", a rapporté à l'AFP le sous-préfet de Narbonne, Rémi Recio.
- "Facteur aggravant" -
"Aujourd'hui, il y a beaucoup de vent, et le vent est un facteur très aggravant, puisqu'il peut emporter des flamèches très, très loin et recréer des incendies bien au-delà", a déclaré le préfet de l'Aude, Christian Pouget, lors d'un point-presse au PC de sécurité de Sigean.
Des rafales soufflent à plus de 70 km/h dans ce département frappé par la sécheresse et une chaleur intense, que Météo France a encore placé en vigilance orange dimanche en raison des risques d'incendie élevés.
Plus de 600 pompiers venant de plusieurs départements aidés de 180 véhicules terrestres, de deux avions et deux hélicoptères bombardiers d'eau restent mobilisés. "On reste prudents et vigilants", a ajouté le lieutenant Faller sur certains points de réactivation au sud de Sigean. D'ailleurs, les hélicoptères ont effectué des "frappes chirurgicales" dimanche.
Un millier d'habitants et de vacanciers évacués à titre préventif samedi ont pu regagner leurs foyers ou les deux campings concernés à Port-la-Nouvelle. Aucun blessé grave n'est à déplorer. Quatre pompiers ont été intoxiqués par les fumées mais sont rentrés chez eux.
- Appel à la "responsabilité" -
Le sous-préfet de Narbonne a renouvelé son appel à la "prudence", au "civisme et à la responsabilité", déplorant que les gendarmes aient dû, samedi soir à La Palme, verbaliser un homme qui avait "jeté un mégot".
Ce nouveau sinistre survient moins d'un mois après un incendie de grande ampleur, déclenché par une voiture en flammes sur l'autoroute, qui avait parcouru 2.100 hectares aux abords de Narbonne du 7 au 8 juillet.
Un autre, dans les Corbières les 29 et 30 juin, a été provoqué par un marchand ambulant dont la remorque transportait un barbecue mal éteint sur l'autoroute. Celui-ci a été mis en examen et placé en détention provisoire.
A.Fumagalli--GdR