Giornale Roma - L'éleveur Bertrand Venteau élu président de la Coordination rurale

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L'éleveur Bertrand Venteau élu président de la Coordination rurale
L'éleveur Bertrand Venteau élu président de la Coordination rurale / Photo: Valentine CHAPUIS - AFP/Archives

L'éleveur Bertrand Venteau élu président de la Coordination rurale

L'éleveur Bertrand Venteau a été élu mercredi président de la Coordination rurale, avec le soutien de l'aile dure du syndicat agricole contestataire, battant la sortante Véronique Le Floc'h au terme d'un congrès tendu à Auch (Gers).

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"Le plus dur est devant nous. Il faut continuer à construire la CR", a-t-il dit, prévenant qu'il ne voulait "plus voir de querelles" de personnes.

Alors qu'il tançait encore mardi soir une équipe sortante accusée de "se complaire dans la bobosphère parisienne" au lieu "de donner des moyens aux départements", il a appelé à l'unité du syndicat.

A l'adresse de ses soutiens, la frange dure et puissante du syndicat dans le Sud-Ouest, il a promis de continuer la mobilisation sur le terrain et de "combattre" les écologistes.

"Les écolos, la décroissance, veulent nous crever, nous devons leur faire la peau", a-t-il lancé sous les applaudissements.

La ministre de l'Agriculture Annie Genevard a réagi, interrogée devant une commission sénatoriale, en qualifiant ces "premières déclarations" de "préoccupantes". "Je condamne forcément les propos qui ont été tenus, des propos menaçants et qui, en plus, opposent des modes d'agriculture", a-t-elle déclaré.

- Coudées franches -

Après une campagne dure, il l'a emporté dans un scrutin assez serré, à 74 voix contre 68. Pouvaient voter les présidents des sections départementales de la CR, disposant chacun d'un à sept mandats au prorata du nombre d'adhérents de leur section.

Fair-play, Véronique Le Floc'h l'a immédiatement félicité et appelé à "porter loin" le syndicat aux bonnets jaunes.

La présidente sortante a été élue au comité directeur dans l'après-midi mais tous les autres membres de cet organe clé sont issus de la liste de Bertrand Venteau, qui aura ainsi les coudées franches.

Président de la chambre d'agriculture de la Haute-Vienne depuis 2019, il a mis en avant son expérience de terrain. Comme Véronique Le Floc'h, il a posé le diagnostic de la "crise de croissance" d'un syndicat qui a gonflé d'un coup, raflant notamment des voix à la puissante FNSEA.

Mais il a vertement critiqué la gestion de l'équipe sortante. "Aujourd'hui, vous avez les chambres, les départements, le national et entre eux, y'a rien qui circule", a-t-il dénoncé avant le vote, appelant à "former les cadres" qui structureront le syndicat.

- Menaces et insultes -

Dès le début, sa candidature a été soutenue par les dirigeants des places fortes du syndicat aux bonnets jaunes, du Gers au Lot-et-Garonne: les "sudistes" estiment que la percée aux élections leur est largement attribuable, portée par des actions musclées, comme la tentative de blocage de Paris en janvier ou le saccage de bureaux de l'Office français de la biodiversité.

En janvier, à l'issue d'une campagne de "dégagisme" qui a ébranlé l'alliance historique FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA), la Coordination rurale a obtenu près de 30% des voix des agriculteurs (contre 20% six ans auparavant).

Elle s'est retrouvée à la tête de 11 chambres d'agriculture et dispose désormais de confortables subventions publiques (4,02 millions d'euros), dépassant celles de la FNSEA (3,7 millions) et des JA (3,8 millions) séparément.

La crise agricole des deux dernières années, mais aussi l'orientation choisie par Véronique Le Floc'h, ont fait gagner en visibilité ce syndicat qui peut, selon les dossiers, être souverainiste ou libéral. Et l'ont imposé comme interlocuteur audible des pouvoirs publics.

Mais Bertrand Venteau reproche à l'équipe sortante d'avoir "abandonné" les nouveaux présidents de chambre d'agriculture, qui sont, selon lui, allés chercher des conseils auprès d'un ancien: le poids lourd du Sud-Ouest, Serge Bousquet-Cassagne, l'ex-président de la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne, la bouillonnante "CR47".

Assuré du soutien de ce faiseur de roi, il a abondamment loué ses qualités de dirigeant, balayant d'un revers de main la question de sa gestion "clientéliste" de la CR47, récemment épinglée par la Cour des Comptes. Ou encore sa proximité affichée avec l'extrême droite dans un syndicat à la ligne officiellement apolitique. "Pas un sujet" pour lui.

Interrogé sur les menaces et insultes ayant visé l'équipe sortante, il estime que "si tout le monde faisait son boulot, on ne parlerait pas de ça". Allant plus loin, il juge que la plainte déposée par une cadre du syndicat en Corrèze "doit être retirée".

M.Pellegrini--GdR