Les grévistes de Boeing votent pour la 5e fois, sur une offre encore revalorisée
Plus de 3.000 employés de plusieurs usines de matériels militaires de Boeing, en grève depuis le 4 août, doivent voter jeudi matin sur une nouvelle offre d'accord social présentée par le constructeur aéronautique, financièrement plus avantageuse et avec des garanties d'emplois.
C'est la cinquième fois depuis fin juillet que les adhérents du District 837, branche locale du syndicat des machinistes (IAM), sont consultés sur leur prochain contrat social, qui doit régenter leurs conditions salariales et autres avantages pour les cinq prochaines années.
La dernière consultation, le 26 octobre, avait donné une victoire sur le fil au "non", à 51% contre 49%.
Les négociateurs du syndicat "recommandent l'acceptation de cette offre", a indiqué lundi le District 837 dans un communiqué, précisant qu'en cas de ratification, le travail pourrait reprendre dès dimanche. La grève a atteint son centième jour.
"Avec les vacances de fin d'année qui approchent, nous voulons faire en sorte que tout le monde retourne travailler et fournir une stabilité pour vous et vos familles avec de meilleurs salaires, assurance santé et jours de congés garantis", a indiqué lundi Steve Parker, président de la branche Défense, Espace et Sécurité (BDS) de Boeing, dans un message adressé aux employés concernés.
Selon lui, la nouvelle proposition a été concoctée à partir des derniers retours des ouvriers qui souhaitent "davantage d'argent immédiatement plutôt que recevoir des actions de Boeing".
Ainsi, la prime de ratification est portée à 6.000 dollars au lieu de 3.000 précédemment mais, de ce fait, aucune distribution de titres boursiers n'aura lieu dans ce cadre.
- Emploi garanti -
Par ailleurs, les employés ayant cumulé plus de 80 heures de vacances - le plafond - pourront se faire payer le surplus au lieu de le perdre au 31 janvier.
Et le groupe "garantit" que tous les grévistes retrouveront un poste de travail et "personne ne sera transféré" sur un autre site.
Boeing a en effet activé un plan de gestion de crise le 4 septembre, et lancé le recrutement d'ouvriers "permanents" pour remplacer les grévistes. Ces derniers n'étaient par conséquent pas sûrs, jusqu'à cette dernière offre de la direction, de retrouver un poste immédiatement à la fin de la grève ni dans la même usine.
Sans changement par rapport à l'offre précédente, le salaire annuel de base va passer de 75.000 dollars en moyenne à 109.000 dollars au terme des cinq ans de l'accord social.
Depuis le 4 août, environ 3.200 employés de sites à St. Louis et St. Charles dans le Missouri, et à Mascoutah dans l'Illinois, ont cessé le travail. Sont notamment fabriqués dans ces usines les avions de combat F-15 et F-18, l'appareil de formation des pilotes T-7 Red Hawk, ainsi que le drone MQ-25.
Les négociateurs du groupe et du syndicat sont déjà tombés d'accord à plusieurs reprises depuis l'été sur un projet mais les adhérents ont systématiquement voté "non" (27 juillet, 3 août, 12 septembre et 26 octobre).
En septembre, les syndiqués avaient élaboré et pré-ratifié leur propre offre mais elle a été rejetée par l'avionneur.
Beaucoup de grévistes ont pris un autre emploi pour subvenir à leurs besoins pendant cet arrêt de travail, l'aide financière versée par le syndicat étant assez réduite.
Une grève de plus de cinquante jours, suivie par plus de 33.000 ouvriers syndiqués auprès de l'IAM, a bloqué à l'automne 2024 plusieurs usines cruciales de Boeing dans la région de Seattle (nord-ouest), fabriquant des avions commerciaux dont son modèle le plus vendu, le 737 MAX.
L'accord social ratifié, le troisième soumis aux votes, prévoyait notamment un bonus de ratification de 12.000 dollars et une hausse salariale de 38% sur quatre ans.
G.Lombardi--GdR