

Taïwan: trois personnes inculpées pour avoir volé des secrets commerciaux à TSMC
Des procureurs taïwanais ont inculpé mercredi trois personnes, accusées d'avoir volé des secrets commerciaux à TSMC, le plus grand fabricant mondial de semi-conducteurs qui compte Nvidia et Apple parmi ses clients.
"Cette affaire concerne des technologies nationales cruciales, essentielles à la survie industrielle de Taïwan, menaçant gravement la compétitivité internationale du secteur", a indiqué le parquet de l'archipel dans un communiqué.
Les procureurs ont annoncé qu'ils allaient requérir 14 ans de prison contre l'une de ces personnes, un ancien ingénieur de TSMC, dont le nom de famille est Chen, qui avait quitté l'entreprise pour travailler pour une filiale de Tokyo Electron à Taiwan. Ils demanderont neuf et sept ans de prison à l'encontre des deux autres, deux employés travaillant pour TSMC au moment du vol présumé.
Les trois personnes ont été inculpées en vertu de la loi sur la sécurité nationale et de celle sur les secrets commerciaux.
L'ex-ingénieur de TSMC aurait utilisé ses relations avec ses anciens collègues du fabricant de puces pour accéder à des secrets commerciaux afin d'aider l'entreprise japonaise Tokyo Electron à "devenir un fournisseur d'équipements pour davantage de sites" utilisant les procédés de TSMC, ont précisé les procureurs.
"Après avoir obtenu ces fichiers, Chen les a reproduits afin d'aider Tokyo Electron à améliorer les performances de ses machines de gravure et à obtenir une qualification pour fournir des machines de production destinées au processus de gravure 2 nanomètres de TSMC", ont-ils ajouté.
Trois autres personnes, également arrêtées dans le cadre de cette enquête, n'ont finalement pas été inculpées.
Tokyo Electron est un important producteur d'équipements de fabrication de puces utilisés par TSMC. L'entreprise a remporté le prix TSMC d'excellence 2024 pour "collaboration technologique et soutien à la production".
L'entreprise japonaise avait annoncé le 7 août avoir licencié un employé de sa filiale à Taïwan, pour son implication présumée dans la fuite de secrets industriels de TSMC.
TSMC de son côté avait déclaré début août dans un communiqué avoir pris "des mesures disciplinaires strictes à l'encontre des employés impliqués" dans ces "potentielles fuites de secrets de fabrication".
Le groupe avait dit avoir découvert la situation en juillet en détectant un "accès inhabituel à des fichiers internes du personnel", d'après le ministère public.
TSMC n'a pas donné suite dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP.
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P.Sartori--GdR