

Wall Street termine la semaine en baisse, plombée par l'escalade au Moyen-Orient
La Bourse de New York a clôturé dans le rouge vendredi, lestée par les frappes israéliennes d'une ampleur sans précédent sur plus de 200 sites militaires et nucléaires iraniens et la riposte de Téhéran.
Le Dow Jones a reculé de 1,79%, l'indice Nasdaq a perdu 1,30% et l'indice élargi S&P 500 a lâché 1,13%.
"Après avoir connu un parcours assez solide en mai et au début du mois de juin, les marchés ont trouvé une excuse pour prendre quelques bénéfices" en vendant à bon prix, estime auprès de l'AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.
Les investisseurs "réduisent leur exposition au risque, mais il ne s'agit pas d'une vente de panique", commente pour sa part Steve Sosnick, d'Interactive Brokers.
L'Iran a lancé vendredi soir des dizaines de missiles contre Israël, en riposte aux frappes aériennes israéliennes qui ont tué les plus hauts gradés iraniens.
Au moins deux vagues de dizaines de missiles balistiques iraniens ont visé Israël, a annoncé Tsahal. L'Iran a affirmé viser "des dizaines de cibles", "de bases et d'infrastructures militaires" en Israël.
Les investisseurs sont en partie dans "une approche attentiste vis-à-vis de ce qui se passera pendant le week-end parce que la situation est évidemment très instable", d'autant que "les marchés actions ne sont pas vraiment efficaces pour évaluer le risque géopolitique", estime Steve Sosnick.
Leur point fort, selon l'analyste, c'est plutôt d'étudier des éléments affectant la valorisation des entreprises et leurs résultats.
Or, "Israël est une économie relativement petite (...) ce qui se passe là-bas n'est pas vraiment quelque chose qui va affecter les bénéfices de beaucoup de grandes entreprises" malgré leur présence sur ce marché, juge M. Sosnick.
Les acteurs du marché gardent à l'oeil la flambée des prix du pétrole du fait des craintes de perturbation de la production et de l'acheminement de l'or noir.
En cas de prolongement de cette dynamique, cela "augmentera les coûts dans toute l'économie et empêchera certainement la Fed de procéder à des baisses de taux anticipées", pour Steve Sosnick.
D'où la remontée observée des taux sur le marché obligataire, selon l'analyste. Vers 20H15 GMT, le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans se tendait à 4,41%, contre 4,36% jeudi en clôture.
Le regain de tensions géopolitiques a bénéficié aux entreprises de la défense, RTX ayant gagné 3,34%, Lockheed Martin 3,66% et Northrop Grumman 3,94%.
Les valeurs pétrolières ont, elles, été portées par la forte hausse des prix de l'or noir à l'image de Chevron (+0,65%), Exxon Mobil (+2,18%) ou ConocoPhillips (+2,40%).
En revanche, les entreprises du secteur du tourisme souffrent du conflit. Les valeurs du secteur de l'aérien ont nettement reculé à l'instar de United (-4,43%), American Airlines (-4,86%) ou Delta (-3,76%), les croisiéristes Carnival (-4,92%) et Royal Caribbean Cruises (2,88%) ont aussi marqué le pas, tout comme les sociétés d'hôtellerie, Hilton ayant par exemple perdu plus de 2%.
Ailleurs à la cote, les géants des cartes de crédit Visa (-4,99%) et Mastercard (-4,62%) ont souffert d'informations de presse assurant qu'Amazon et Walmart pourraient émettre leur propre stablecoin, une cryptomonnaie adossée à une devise créée par une banque centrale.
Les clients des deux géants du commerce pourraient ainsi effectuer leurs achats sans passer par les acteurs traditionnels des cartes bancaires, et éviter à Amazon et Walmart d'importants frais de transactions.
S.Monti--GdR