

Bousculé par Trump, le G7 Finances au chevet de l'économie mondiale
Les ministres des Finances des pays du G7 ont commencé mercredi leurs discussions autour des perturbations économiques mondiales, l'un d'eux vantant "la qualité" des premiers échanges, malgré les turbulences autour des droits de douane américains.
"Buon giorno! Guten Tag! Cher ami, bienvenue au Canada! Welcome my friend!" Le ministre canadien des Finances François-Philippe Champagne a accueilli les participants - Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France et Italie - avec enthousiasme mercredi.
Après la traditionnelle photo de famille avec les montagnes Rocheuses pour décor, le Canada qui préside le G7 cette année a invité les ministres du club des économies avancées et les banquiers centraux à se mettre "au boulot!".
Mardi, juste avant l'arrivée de ses homologues, M. Champagne a affirmé dans un entretien à l'AFP que cette rencontre ferait date. Il s'est aussi dit "prudemment optimiste" quant à l'issue des négociations.
Selon lui, il est nécessaire de "restaurer la stabilité et la croissance" même si cela est un "défi" à l'heure où l'exécutif américain a imposé au moins 10% de droits de douane additionnels sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis.
Les économies mondiales se trouvent à un moment crucial "de l'histoire" et ce G7 aura "des conséquences" pour la suite, a estimé le ministre canadien.
- "Alignement parfait" -
Derrière les sourires, les motifs de division ont augmenté entre les alliés du G7 depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump qui a lancé une offensive protectionniste déstabilisatrice, sans épargner aucun de ses alliés.
Il s'agit aussi d'une répétition à un moins d'un mois du sommet qui réunira les dirigeants des pays du G7, également dans les Rocheuses du 15 au 17 juin. Le Canada recevra Donald Trump pour la première fois depuis son retour au pouvoir alors que ce dernier ne cesse de répéter qu'il rêve d'annexer son voisin du nord.
Depuis des semaines, les membres du G7 cherchent à convaincre Donald Trump de revenir sur ses droits de douane et à amadouer son secrétaire au Trésor Scott Bessent, considéré comme une des figures les plus conciliantes de son gouvernement.
Dans la journée, plusieurs sessions de travail communes sont organisées, entre lesquelles se glissent des échanges en aparté entre ministres.
Le premier entretien bilatéral, mercredi matin, était entre M. Champagne et son homologue français Eric Lombard.
Devant les caméras, les deux hommes ont affiché une harmonie inébranlable.
"Il y a un alignement presque parfait entre nos visions sur ce qu'on doit faire", a vanté M. Champagne.
"On est optimistes sur ce qu'on peut faire ensemble et il y a une qualité de dialogue ce matin que je trouve très appréciable", a ajouté M. Lombard.
- L'Ukraine invitée -
Deux ans et demi après le début de l'invasion russe dans le pays, l'hôte canadien du G7 a voulu envoyer un "message fort au monde" en conviant le ministre ukrainien des Finances Sergii Marchenko.
Les "perspectives économiques" pour le pays en guerre doivent aussi être abordées mercredi après-midi.
Lors d'une conférence de presse avec son homologue canadien mardi, M. Marchenko a expliqué qu'il allait plaider pour que des "sanctions plus fortes" soient prises à l'encontre de la Russie, afin de pousser Moscou à faire taire les armes.
Il s'agit principalement de convaincre l'exécutif américain qui a opéré un spectaculaire rapprochement avec Moscou au détriment de Kiev.
De son côté, Washington pousse pour une condamnation commune des surcapacités de production en Chine, comme source de déstabilisation des industries des autres pays.
Mercredi matin, au moment de la photo officielle, M. Bessent a échangé quelques mots avec le ministre japonais des Finances, Katsunobu Kato, les deux parties devant se rencontrer notamment sur la question des devises.
M.Ferraro--GdR