Réouverture progressive du site d'Orange à Marseille, situé dans un quartier sensible
Le site d'Orange à Marseille, situé dans le quartier sensible de Saint-Mauront, a rouvert ses portes lundi matin, après une fermeture de quinze jours par mesure de sécurité, a constaté l'AFP.
Un tiers seulement du millier de salariés d'Orange à Marseille doit revenir sur ce site lundi, selon des sources concordantes.
Dans un communiqué, Orange a annoncé la réouverture du site Massalia dans "les meilleures conditions, autour de la mise en place de plusieurs dispositifs, dont une présence policière renforcée".
Orange avait annoncé le 27 novembre la fermeture du site, suite à une "montée des tensions" dans le quartier, et mis ses salariés marseillais en télétravail.
Les syndicats avaient dénoncé des "bagarres" et une emprise du "narcotrafic" proche du site.
La préfecture de police avait de son côté indiqué n'avoir aucun élément attestant de telles tensions, avec un seul appel reçu par les services de police-secours, mais sans fait constaté, tout en reconnaissait que le quartier est "compliqué".
La préfète de police, attendue sur place en fin de matinée, avait toutefois annoncé un renforcement des patrouilles.
Pour sa réouverture, l'entrée principale du site, à proximité immédiate d'une station de métro et proche d'une cité connue pour abriter du trafic de drogue, a été équipée d'un système de badge, et un vigile est posté dans une guérite.
Au moment de l'ouverture de l'arrivée des premiers employés lundi matin, une voiture de police stationnait en face.
"Le dispositif va être progressif jusqu'à début janvier. Aujourd'hui ce sont les salariés qui viennent à pied ou en transport en commun et qui représentent à peu près 380 personnes", a détaillé à l'AFP Jerome Bissey, délégué CFDT.
A partir de mercredi, a-t-il ajouté, commenceront à arriver "les 700 personnes qui viennent en voiture", "sachant qu'on a une capacité parking de 300 places".
Le délégué syndical a fait état d'un "renfort de sécurité qui nous a été présenté", mais demande "la possibilité d'avoir un deuxième site. Aujourd'hui on concentre tous les effectifs dans un quartier compliqué", avec "des coups de feu sous les fenêtres des bureaux".
Une employée, qui travaille sur ce site depuis plus de deux ans et ne souhaite pas donner son nom, rapporte ce qui se raconte sur la rixe ayant entraîné la fermeture du site: "des jeunes cagoulés avec des Kalachnikov", et des employés confinés dans l'entreprise: "On ne peut pas travailler dans une ambiance comme ça".
"Le soir on essaye de sortir à plusieurs pour ne pas prendre le métro seul", a-t-elle expliqué. Pour elle, "Il faut déménager le site".
Dans un communiqué, la CFE-CGC Orange a dénoncé "le retour forcé des collaborateurs à Saint-Mauront".
L.Cattaneo--GdR