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Colombie: l'armée déployée après deux attaques qui ont fait au moins 18 morts
Colombie: l'armée déployée après deux attaques qui ont fait au moins 18 morts / Photo: Oswaldo Páez - AFP

Colombie: l'armée déployée après deux attaques qui ont fait au moins 18 morts

Un important dispositif militaire est déployé vendredi en Colombie au lendemain d'attaques perpétrées par des groupes armés qui ont fait au moins 18 morts et des dizaines de blessés, signe de l'intensification spectaculaire des violences dans le pays latino-américain.

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Cette flambée intervient à un an de la présidentielle, et quelques jours après la mort le 11 août du favori de la droite, Miguel Uribe, des suites d'un attentat.

Jeudi après-midi, un camion piégé a explosé près d'une base aérienne à Cali (sud-ouest), troisième ville du pays, faisant au moins six morts et 60 blessés, selon les autorités. Le maire Alejandro Eder a dénoncé une "attaque narcoterroriste" et demandé une "militarisation" de la ville.

Des images sur les réseaux sociaux ont montré plusieurs personnes au sol, prises en charge par les secours après l'explosion, ainsi qu'un camion en flammes, plusieurs véhicules endommagés et de nombreuses vitres soufflées.

Le ministre de la Défense Pedro Sanchez a désigné comme responsable l'organisation Etat-Major Central (EMC), un groupe dissident de l'ex-guérilla des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) qui a signé la paix en 2016, dénonçant un "attentat terroriste" et "injustifiable contre la population civile de Cali".

- "Mafia internationale" -

Cette attaque est "une réaction" de rebelles après des opérations menées près d'une zone d'intense culture de de coca, connue sous le nom de Canyon de Micay, a déclaré le président de gauche Gustavo Petro, lui-même ancien guérillero, au pouvoir depuis 2022.

"Des avions de l'armée de l'air (...) effectuent des missions de reconnaissance et de surveillance dans la zone" proche de la base militaire visée, a indiqué le général Hugo López, commandant des forces armées.

L'armée a "déployé" dans ce secteur "toutes ses troupes" et renforcé les activités dans la zone avec de l'artillerie et des opérations aériennes, a-t-il précisé jeudi soir.

Le parquet a par ailleurs annoncé l'arrestation de deux hommes "qui auraient participé à l'activation des engins explosifs" sur ce site.

Le nord de Cali était en proie au chaos jeudi après-midi. José Burbano, un habitant du quartier, marchait près du site lorsque "tout à coup, il y a eu une très forte explosion et tout le monde s'est jeté à terre", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Nous sommes venus nous mettre à l'abri un moment ici, au coin de la rue, puis nous sommes revenus pour voir si nous pouvions aider (...), mais malheureusement, il y a beaucoup de victimes, beaucoup de morts, beaucoup de blessés", a déploré M. Burbano.

Plusieurs bâtiments et une école à proximité ont été évacués.

Le maire a annoncé l'interdiction de circulation des camions dans la ville et offert 10.000 dollars de récompense pour toute information.

"Le terrorisme ne nous vaincra pas", a de son côté affirmé la gouverneure régionale, Dilian Francisca Toro.

- Attaque contre un hélicoptère -

Dans la matinée, à quelque 150 kilomètres de Medellin (nord-ouest), des affrontements et une attaque de drone contre un hélicoptère ciblant les opérations anti-drogue de la police ont aussi fait de nombreuses victimes.

Le bilan de ces attaques a été porté de huit à douze policiers tués, a indiqué jeudi soir Andrés Julián Rendón, le gouverneur de la région d'Antioquia (nord-ouest).

Un responsable de la police a expliqué à l'AFP que des assaillants avaient "harcelé" des policiers supervisant un groupe chargé d'éradiquer les plantations de coca.

Cette attaque a été attribuée au groupe de guérilleros Calarca. Cette guérilla, qui porte le nom de guerre de son chef, est issue d'une scission de l'EMC.

Le président Petro a tenté de relancer pourparlers de paix avec la plupart des groupes armés qui opèrent en Colombie, six ans après l'accord historique conclu avec les Farc. Mais la plupart ont échoué ou sont au point mort.

En 2023, l'EMC avait soutenu de tels pourparlers, mais son dirigeant, Ivan Mordisco, avait quitté la table des négociations un an plus tard.

En juin, une série d'attaques avait tué cinq civils et deux policiers dans le sud-ouest du pays. Elle avait été revendiquée par l'EMC.

V.Morandi--GdR